Paris: Les voitures de collection se rebiffent contre le plan antipollution d’Anne Hidalgo

IMG_5793CIRCULATION A partir du 1er juillet, les véhicules immatriculées avant 1997 n’auront plus droit de circuler en semaine à Paris. Pas de quoi ravir les collectionneurs…

Depuis un mois, des collectionneurs de vieilles voitures se réunissent le dimanche pour protester contre les restrictions de circulation qui s’appliqueront aux voitures immatriculées avant 1997 à Paris.

Fabrice Pouliquen 20 Minutes
Publié le 11.04.2016 à 10:14

Mis à jour le 11.04.2016 à 10:14

Ce 1er juillet 2016, la ville de Paris passera àla phase « 2 » de son plan de lutte contre la pollution de l’air. en instaurant de nouvelles restrictions de circulation pour les véhicules les plus anciens. L’été dernier, c’était les poids lourds et autocars immatriculés avant 2001. Cette fois-ci, ce seront tous les véhicules immatriculés avant 1997 qui seront interdits de circulation à Paris, du lundi au vendredi, entre 8h et 20h.
Pas tous logés à la même enseigne
La mairie de Paris tente de faire passer la pilule en faisant la promotion deses mesures d’accompagnement vers des mobilités moins polluantes proposées aux Parisiens. Mais la subvention à l’achat d’un vélo électrique ou l’abonnement à moitié prix à Autolib ne sont pas des arguments qui font mouche à chaque fois. Certainement pas auprès des propriétaires de voitures de collection.
Ces collectionneurs ne montent pas tous au créneau. Les propriétaires de véhicules de plus de 30 ans, détenteur d’une carte grise collection, ont de forte chance d’échapper aux restrictions. « Les discussions avec la mairie et la préfecture de police sont en bonne voie, se félicite en tout cas Alain Guillaume, président de la Fédération française de véhicules d’époque (FFVE). Ce que confirme à 20 Minutes, la mairie de Paris.
Cela concerne environ 5.300 véhicules dans Paris intra-muros. « Il ne faut pas seulement les voir comme des voitures, mais comme de véritables éléments du patrimoine », explique Alain Guillaume pour justifier cette dérogation.
Les youngtimers se rebiffent
De quoi faire des jaloux ? Des Youngtimers pourraient le prendre mal, oui. Cette catégorie en vogue regroupe les collectionneurs de voitures qui ont entre 20 et 30 ans d’âge. « Difficile de connaître leur nombre avec précision, indique François-Xavier Basse, directeur de publication de Youngtimers, un mensuel dédié à ces collectionneurs. Mais plusieurs milliers, oui. » Et pas des millionnaires ! Le profil type est celui du trentenaire parisien qui a économisé pour s’acheter une voiture qui a du charme et qui sera peut-être un jour éligible à la carte grise collection. La Peugeot 205 GTI par exemple.
Ce sont eux qui pour l’essentiel se mobilisent aujourd’hui. Depuis un mois, ils sont une trentaine de collectionneurs à se réunir chaque dimanche dans Paris pour ce qu’ils appellent « la ronde des bannies ». Une pétition circule aussi sur change.org et récolte à ce jour 13.000 signatures. Et une manifestation se prépare également le 17 avril prochain, sur l’esplanade du Château de Vincennes, avec la Fédération française des motards en colère (FFCM).
On pourrait leur faire remarquer que ces restrictions de circulation leur permettront tout de même de rouler les week-ends et la semaine de 20h à 8h. « Mais comment se rendra-t-on au garage ? Quand fera-t-on les contrôles techniques ? Et si on part en rallye ou tout simplement en week-end, cela veut dire qu’il faudra forcément rentrer avant lundi 8h ? », répond-on à la ronde des bannies. Et puis les Youngtimers ont un autre souci : ils sont nombreux à utiliser leur véhicule de collection comme leur voiture de tous les jours.
Des jours de dérogations ?
Là encore, des négociations avec la ville et la préfecture de police seraient en cours pour que les youngtimers puissent bénéficier de jours de dérogation dans l’année. « Une sorte de compte de 24 jours que les propriétaires de voitures pourraient utiliser comme bon leur semble », poursuit François-Xavier Basse.
Pas de quoi satisfaire totalement la ronde des bannies. « Ces restrictions de circulation sont des atteintes à nos libertés, estime-t-on dans le collectif. Et c’est d’autant plus regrettable que ces mesures s’appuient sur le critère de l’âge du véhicule et non pas du niveau de pollution qu’il dégage. Un véhicule de plus de 20 ans très bien entretenu pollue pourtant moins qu’un diesel acheté il y a sept ans mais dont on n’a jamais changé le pot catalytique. »

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